Mobilisation pour le projet de Chantemerle

Mobilisations face au retour du Projet de parc photovoltaïque au sol à Chantemerle les Grignan La Suquée

Malgré l’appel à la raison de nombreuses voix, la municipalité de Chantemerle a choisi de poursuivre avec ENGIE son projet en le présentant désormais comme zone d’accélération des énergies renouvelables, après son abandon en 2020 à la demande du Préfet après 3 ans d’instruction et d’études.
Comme elle l’avait fait dans le passé, notre association se tient aux cotés des habitants de Chantemerle et de l’association de sauvegarde du Rouvergue pour dénoncer à nouveau les multiples incidences négatives de ce projet de centrale photovoltaïque au sol de 12 ha sur la zone boisée du plateau du Rouvergue.

Marche du 27 janvier pour le Rouvergue

Nous avons pu le faire à plusieurs occasions en ce début d’année et notamment avec la participation à une Marche pour le Rouvergue le 27 janvier 2024, en réponse à l’appel de l’association de sauvegarde du Rouvergue.
Nous nous sommes retrouvés nombreux (plusieurs dizaines) samedi 27 janvier après midi sur le site de la Suquée, certains pour le découvrir, et tous assurément pour manifester notre attachement à cet environnement préservé au sein de ce massif boisé qui domine la vallée du Rhône.
Lors de cette agréable marche depuis le village de Chantemerle par cette belle après midi d’hiver, nous avons pu mettre en commun nos nombreuses raisons pour souhaiter le maintien en l’état de cet espace assez unique à quelques kilomètres de l’axe rhodanien et de son trafic.
Nous avons pu également au cours des échanges très fournis renforcer notre conviction commune à ne pas nous résigner à laisser disparaître ce lieu unique au profit d’une centrale photovoltaïque au sol pour des motifs essentiellement financiers même s’ils sont habillés de volonté de verdissement énergétique, peu crédible face à des alternatives d’installation en toiture ou en zone artificialisée.
Il est apparu à tous très clairement que ce projet remis récemment au goût du jour par la municipalité actuelle est soutenu d’autant plus activement par ENGIE qu’il ouvrira la porte à une multitude de projets photovoltaïques au sol qui pourront se greffer sur le raccordement au réseau Enedis à Montjoyer distant de 10 kilomètres.
Ce projet sera également le prétexte pour un élargissement et une viabilité renforcée des voies d’accès avec des dégâts collatéraux pour l’ensemble du massif, de sa biodiversité et des habitants des communes limitrophes.
Il semble que ces arguments ont prévalu lors de la consultation des habitants de Chantemerle organisée à la demande exprès du Préfet par la municipalité fin janvier. Ceux ci se sont exprimés très majoritairement pour que ce massif boisé du Rouvergue conserve son calme et sa vocation pour les générations futures.
Nous étions également aux côtés de l’association de sauvegarde du Rouvergue le 21 février dernier pour participer à une réunion d’échanges avec le porteur de projet ENGIE et tenter de faire prévaloir une nécessaire sagesse pour ne pas remettre en selle un projet aussi négatif pour l’environnement local.
Nous avons fait part en premier lieu de notre incompréhension face à l’entêtement d’Engie, important opérateur national, à maintenir le choix de ce site qui présente des inconvénients majeurs.
Il est en effet positionné sur une ZNIEFF de type1 (zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique (ZNIEFF type 1 N°820030187- plateau du Rouvergue et plateau de Clansayes). https://inpn.mnhn.fr/zone/znieff/820030187.pdf.

Il s’agit d’un « emplacement rédhibitoire » selon les termes de la notice diffusée par la préfecture de région AURA en 03 2021 sur les bonnes pratiques en matière de développement des énergies renouvelables.
Il est également répertorié en réservoir de biodiversité de la Trame verte dans le SRADDET de la région AURA ( Schéma Régional d’Aménagement de Développement Durable et d’Égalité des Territoires Auvergne Rhône Alpes).
ENGIE ne semble pas retenir a priori les recommandations fixées dans ces documents d’orientation et de planification régionale aussi bien par l’Etat que par la Région AURA et qui s’adressent a priori à tous les citoyens.
Nous serons en conséquence d’une vigilance constante vis à vis de l’étude faune flore à venir à laquelle ENGIE semble vouloir se référer pour la poursuite du projet. Le débat a également porté sur le bilan carbone du projet qui pour nous serait plus acceptable s’il évitait une installation sur une zone boisée (puits de carbone) dont le défrichement avec dessouchage complet de 12 ha de forêt, comprenant des arbres de plus de 60 ans, induit le renvoi dans l’atmosphère de plusieurs milliers de tonnes de CO2 avant la production du moindre KWH décarboné!
Nous savons tous qu’il est possible de produire autrement de l’électricité photovoltaïque notamment en toiture : pourquoi la municipalité de Chantemerle est elle la seule au sein de la CCEPPG à proposer en zone d’accélération des ENR la destruction de notre patrimoine naturel, alors que ce patrimoine est une richesse pour la plupart de ses habitants ?

Soucieuse de limiter les effets du changement climatique, notre association soutient parallèlement avec une forte implication des solutions durables pour le développement des énergies renouvelables et notamment les projets portés par plusieurs centrales villageoises de notre secteur porteuses de choix beaucoup plus responsables.
Cela démontre que d’autres solutions sont possibles auxquelles l’équipe municipale de Chantemerle pourrait prêter attention, et notamment celle de l’autoconsommation collective photovoltaïque en toiture qui permettrait en outre un surplus de revenus pour les habitants ne consommant pas intégralement leur production.